About The Speaker
Colin GALLOIS
C’est à Compiègne, en 2016, qu’est né le projet. J’ai observé par hasard, en pleine rue, un utilisateur de fauteuil roulant tentant tant bien que mal de s’arrêter alors qu’il se brûlait les mains sur les mains courantes. “Il n’y a pas de freins sur les fauteuils roulants ?!” Cette question, je suis allé la poser à l’un de mes enseignants de l’Université de Technologie de Compiègne, lui-même utilisateur de fauteuil roulant. Choqué que la réponse soit négative, j’ai décidé de tenter d’y apporter une solution et de la présenter au concours d’innovation James Dyson Awards. Quelques mois plus tard, alors en stage dans l’industrie du cycle, chez BTWIN (DECATHLON) j’ai rencontré Lancelot, en stage lui aussi dans mon équipe et avec qui j’allais collaborer sur de nombreux projets. Naturellement, Lancelot s’est proposé de m’aider à prototyper mon concept en vue du concours et de m’aider à finaliser ma candidature. Devant la complémentarité de nos profils et de nos compétences, ainsi que les nombreux retours positifs sur le projet, nous avons décidé de nous associer pour le mener à bien, puis de quitter Décathlon pour nous consacrer à 100% à ce projet en avril 2021 ! Anciennement chef de produits et directeur du design chez BTWIN (marque cycle enfant de DECATHLON), j’ai donc travaillé dans le domaine de l'innovation depuis 6 ans avec une ambition simple : créer des produits qui améliorent le quotidien de leurs utilisateurs. C’est dans cette optique que j’animais l’équipe design & innovation, pour rendre le vélo accessible au plus grand nombre et équiper les cyclistes de demain. Aujourd'hui, c'est en créant ma société Eppur, à la croisée des mondes du design et de l'ingénierie que je m'épanouis, sur un projet qui me tient à cœur et qui vise à améliorer le quotidien des personnes à mobilité réduite : DREEFT !
Présentation de l'entreprise
En bref :
Imaginez-vous freiner votre vélo en saisissant la roue avant à main nue ? Impensable non ?!
Pourtant c’est le quotidien de 65 millions d’utilisateurs de fauteuil roulant. À chaque freinage, à chaque virage, les mains en sont brûlées, les membres supérieurs traumatisés.
Chez Eppur, nous souhaitons redonner de la mobilité à ceux qui en ont le plus besoin, en commençant par réinventer, ou plutôt inventer le freinage en fauteuil roulant.
Pourquoi continuer à dépenser de l’énergie pour ralentir alors qu’on peut la consacrer à avancer ?
En plus détaillé :
Aujourd’hui, pour freiner, ralentir ou même tourner en fauteuil roulant, il faut serrer fort la main courante du fauteuil (un anneau en aluminium à l’extérieur de la roue) c’est-à-dire utiliser ses mains comme des plaquettes de freins et donc se brûler mais aussi solliciter fortement tous ses membres supérieurs pour réussir à s’arrêter, comme l’explique Sylvain, 41 ans, utilisateur de fauteuil roulant depuis 11 ans :
“La paume de mes mains en devient sèche, mes doigts chauffent car ils ne sont pas fait pour être des patins de freins. Quand il pleut, freiner devient tout simplement impossible.
Le freinage est donc périlleux, la descente une épreuve redoutée parfois même un chemin renoncé.”
En parallèle d’une quinzaine d’entretiens qualitatifs, sur le terrain, avec les utilisateurs de fauteuils roulants, nous avons mené une étude de marché auprès de 164 utilisateurs de fauteuils roulants entre mars et mai 2020, notamment avec l’aide de l’Association des Paralysés de France.
Comme pour Sylvain, le freinage ressort comme une problématique majeure et accidentogène :
– 75% expriment des difficultés à freiner en fauteuil ou ont recours à l’aide d’autrui
– 50% ont déjà perdu le contrôle de leur fauteuil dans une pente
– 85% ont déjà détourné leur chemin pour éviter les pentes
Cette situation est d’autant plus préoccupante que les utilisateurs de fauteuils roulants sont déjà fatigués des membres supérieurs comme le montre les travaux de recherche de Claire Marchiori dans sa thèse : Identification des situations à risques de Troubles musculosquelettiques par un indice d’inconfort articulaire biomécanique : Application clinique aux utilisateurs de fauteuil roulant manuel. Au delà des pentes, l’utilisation de ces membres supérieurs pour se déplacer en fauteuils roulants est traumatisante, en témoigne la prévalence des TMS (troubles musculosquelettiques) chez les utilisateurs de fauteuil roulant :
– 35% des paraplégiques souffrent de TMS de l’épaule après 6 mois d’utilisation d’un fauteuil roulant
– 70% des paraplégiques souffrent de TMS de l’épaule après 20 ans d’utilisation d’un fauteuil roulant
– 80% des tétraplégiques souffrent de TMS de l’épaule après 6 mois d’utilisation d’un fauteuil roulant
– 40% des paraplégiques souffrent de TMS du poignet après 20 ans d’utilisation d’un fauteuil roulant
Pourtant c’est le quotidien de 65 millions d’utilisateurs de fauteuils roulants manuels à travers le monde, 650 000 en France. Alors quand on interroge directement les utilisateurs sur leur besoin d’un système de freinage, la réponse est unanime : 90% pensent qu’il faut améliorer le freinage en fauteuil roulant.
Pour améliorer la mobilité et l’autonomie de ces nombreux utilisateurs, nous avons conçu DREEFT : une paire de roues, adaptable à n’importe quel fauteuil roulant manuel, et intégrant un système de freinage. Inspirée des vélos hollandais, elle intègre en son centre un système de freinage par “rétropédalage” qui permet à l’utilisateur d’actionner un frein en tirant la main courante légèrement vers l’arrière. Ce système permet donc à n’importe qui, quel que soit son fauteuil, quelle que soit sa pathologie ou son âge, de freiner, ralentir et tourner sans aucun frottement dans la main et avec 5x moins d’efforts.
En résumé, ce qu’on propose chez EPPUR, c’est d’arrêter de dépenser de l’énergie pour ralentir mais de la consacrer à avancer !
N’hésitez pas à découvrir notre produit en images : https://www.youtube.com/watch?v=NrPdnY7Hk48